Pas de doute, Irma Pany fait partie de la génération capable de tout. De faire tomber les œillères des a priori et d’outrepasser les frontières des catégories. D’oser refaire son premier disque, initialement confié à la haute autorité du Henry Hirsh, producteur new-yorkais familier de Lenny Kravitz. Avec le culot de ses vingt ans, Irma va donc prendre le risque de tout réenregistrer, à Paris. Bien lui en a pris : ce disque affirme une personnalité, voix douce et voile trouble, affiche une humilité à mots feutrés qui rime avec sa timidité à peine masquée.
Née à Douala au Cameroun, Irma débarque à Paris en 2003, pour ses études secondaires. Elle a 15 ans et déjà bien du talent. C’est le début d’une nouvelle vie pour l’adolescente qui découvre les voix de la nu-soul et les chanteurs « à guitare ». Irma va poster à partir de 2007 des vidéos sur Youtube. Les réactions ne se font pas attendre : beaucoup de ses fans veulent en savoir – en avoir – plus. Entendre son propre univers. Ce sera « Letter To The Lord », un original filmé en noir et blanc, qui figure désormais en introduction de cet album. Elle postera plus tard la superbe ballade « Somehow », un piano-voix qui clôt le recueil et ouvre d’inédites perspectives pour cet auteur-compositeur-interprète, qui compose avant tout sur la guitare des chansons souvent douces, parfois amères, qui lui ressemblent bel et bien : à la séduction clinquante, Irma préfère le charme subtil des demi-teintes.
Le buzz grimpe tant et si bien qu’au début de l’été 2008, Irma reçoit des courriers électroniques de producteurs alléchés. Dont My Major Company, qui tombe sitôt sous le charme du refrain de « I Know ». Dès lors, tout va très vite. En août 2008, la belle inconnue de tous, ou presque, parvient à séduire 416 internautes coproducteurs : en tout juste 48 heures, elle réunit autour d’elle les 70 000 euros nécessaires pour enregistrer son premier album. Elle signe ainsi son entrée chez My Major Company par un record jusqu’ici inégalé !
On l’aura compris : Irma est une personnalité composite, une identité en transit. Multiple mais singulière. A l’image de son songwriting. Ses textes la racontent, sans jamais être autobiographiques : l’amour, ses joies et ses déceptions… Non sans une pointe d’ironie au bout du stylo, quand elle se moque dans « Your Guide » des jeunes blasés, des déjà déçus de l’amour, des revenus de tout, malgré tout. Elle est plutôt tout l’inverse, prête à s’embarquer dans cette drôle d’aventure qu’elle est la musique, qu’elle compte bien poursuivre en scène. Encore une autre dimension, qu’elle a découvert au printemps 2010 avec Diam’s. Depuis, Irma a multiplié les premières parties : –M-, Mickey Green, ou encore Tété. A chaque fois, « vingt minutes, cinq titres » dans la nudité de sa guitare-voix. A l’automne, elle assure des rendez-vous hebdomadaires à la Java : le public est acquis à ses mélodies feulées… Et vous aussi vous serez conquis par ce charisme subtil qui n’a pas fini de nous enchanter.
Letter To The Lord, premier album d'Irma
1 – Letter to the lord
2 – I know
3 – Their truth
4 – End of the story
5 – Everybody
6 – Watching crap on TV
7 – Every smile
8 – In love with the devil
9 – Your guide
10 – Love you
11 – Mr love
12 – Somehow
13 – Arum lily
14 – That line
15 – First of september
16 – Letter to the lord
17 – I try
18 – Hey ya
19 – Times they are a changin
20 – My friend
Le 2 juin 2014, Irma revient avec son second album « Faces » avec en préambule le clip « Hear me out ».
C’est un album cinématographique, profondément moderne et singulier : on écoute « Faces » comme on regarde un film. Les treize chansons qui le composent sont autant d’histoires : chaque morceau sera d’ailleurs illustré par un clip coréalisé par Irma. C’est la signature d’une artiste qui a grandi à l’ère du numérique et a profondément intégré cette nouvelle donne culturelle : à l’heure d’Internet, l’image et le son sont devenus indissociables et leur dialogue est un nouveau langage. Faces, c’est donc une vision musicale, un regard posé sur le monde, éclairé par des mélodies ciselées, secoué par des rythmes puissants, telluriques, et porté par la voix intense, précise et sans artifices d’Irma. Cet album, son deuxième, la jeune femme de 25 ans l’a pensé et conçu de bout en bout. Pour l’écrire, elle est partie à New-York, pendant un an et demi, seule. Elle explique : « avec mon premier album Letter to the Lord, tout est allé très vite. Après la tournée – magnifique, bouleversante – j’ai ressenti le besoin de m’isoler. Je ne voulais pas me reposer sur le succès, m’endormir. Je hais le mot sécurité. Il fallait que je parte ». Pourquoi New-York ? « Parce que dans cette ville, les gens viennent chercher quelque chose, se trouver un rêve ». Logée dans un minuscule studio de l’East Village, elle entame un processus d’écriture étonnant. Elle achète une petite caméra. Se met à arpenter les rues, à filmer tout ce qui l’inspire : « les feuilles, les arbres, les feux rouges, les passants… » Les gens surtout. Des anonymes, des inconnus. Elle leur a parlé, elle a écouté leurs histoires, elle a filmé leurs visages. Chaque soir, elle visionne ses films, retranscrit tout, noircit ses carnets de notes… Enfin elle prend sa guitare : pour mettre les mots en musique, pour faire danser les images. « Je pensais déjà beaucoup à la scène, un album est fait pour être joué, il faut sentir la vie, le réel, les chansons doivent être incarnées ». Après l’écriture, Irma dirige l’enregistrement, à la fois en chef d’orchestre et en artisan, jouant de tous les instruments, travaillant les rythmiques, s’impliquant énormément dans la programmation. « J’aime aller au bout des choses », explique-t-elle. Le résultat : un album viscéral, exigeant, généreux, d’une maturité incroyable. Pour son premier clip, « Hear me out », elle choisit le réalisateur Raf Reyntjen, à qui l’on doit le clip de Stromae, « Papaoutai ». Le prochain clip la rapprochera de sa terre natale, le Cameroun. Elle s’en réjouit.
Album | Face
1 – Hear Me Out
2 – Save Me
3 – Catch the Wind
4 – Street Lights
5 – Where Do You Go
6 – It Ain’t Easy
7 – Everything Comes and Goes
8 – Trouble Maker
9 – Love Me
10 – You and Me
11 – What Are You Trying To Do (Interlude)
12 – Train
13 – Unconditional
14 – Hear Me Out (Acoustic Version )
Le 28 février 2020, Irma sort son troisième album « The Dawn »
Mixé à Londres par Rhys Downing (Mark Ronson, Brett Anderson, Hollysiz…), il a été produit par la chanteuse, qui y réunit tout ce qu’elle aime : du R&B, de la pop, du blues, de la folk, de la soul, un méli-mélo qu’elle qualifie d’ afrofolk, où dialoguent Lauryn Hill, James Blake ou Michael Jackson.
Album | The Dawn
1- The dawn
2 – Shivers
3 – Venom of angels
4 – Nobody’s fault but mine
5 – Interlude
6 – Black sun
7 – Otra vez
8 – Dusk to dawn
9 – Golden glow
10 – Heaven in the dark
11 – Eye on you
12 – Will i ever
13 – Tightrope
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