Et après ? Depuis un an, Shy’m a gardé profil bas, a renoué des liens avec ses proches, a mûri. Elle a voulu, non pas casser son image, mais la faire évoluer. Et a commencé, avec l’aide de son fidèle producteur libano-canadien, à travailler sur son très attendu troisième album. « J’avais envie de morceaux qui bougent. Quand j’ai enregistré mon premier album, j’avais 19 ans. J’en ai 24 maintenant, et je ne parle plus des mêmes choses, ou plutôt j’en parle différemment ».
Le premier titre du nouveau projet est enregistré à Montréal en 2009. « Jai écouté la prod de « Je suis moi », j’ai adoré, et c’est avec ce morceau qu’on a démarré l’album. On se connaît avec K-Maro, et en studio on n’a même plus besoin de se parler pour se comprendre. Je valide si j’aime, il écrit les paroles en écoutant la mélodie. Je n’ai plus qu’à y mettre mon émotion et interpréter la chanson à ma façon. C’est facile de travailler avec lui, il a une touche particulière, une culture musicale immense et un côté visionnaire. On a mis en boîte beaucoup de chansons, et sur la fin de l’enregistrement je voulais de l’intimiste donc on a fait des balades, comme « Loin derrière » ou « Ne pars pas ». J’entends encore les mots parle du temps qui passe, des gens qu’on perd, de la vie qui va trop vite. Depuis quatre ans je suis dans un tourbillon, et parfois on n’a pas le temps d’apprécier les choses à leur juste valeur ». Des compositions comme « Prendre l’air », l’histoire d’un couple en guerre, ou « Tout va bien », une chanson d’amour sur une rupture, forgent une identité forte à ce disque différent de ses deux prédécesseurs.
« Je sais », le premier single, s’est imposé comme une évidence, « On a été unanime. Le thème est réaliste mais pris au second degré. Dans le clip, je m’éclate, c’est différent pour moi », explique Shy’m.
« Petit Tom », dernier titre de l’album est un morceau intimiste : « Ça parle de maladie sans en parler, tout en sous-entendu ». Une chanson qui se ressent plus quelle ne s’explique.
Finalement, après six mois de travail acharné en studio et autant de temps passé à peaufiner, mixer, choisir le tracklisting, tourner le clip et sélectionner les visuels, l’album « Prendre l’air » est enfin prêt. Moderne, dynamique, mais avec ce parfum eighties qui rend irrésistibles des titres comme « Prendre l’air » ou « En apesanteur ». Un album sans calculs, de ceux qui sont susceptibles de séduire un large public.
« Je pense que ça touchera une fourchette large », prédit Shy’m. « Les jeunes, bien sûr, qui peuvent s’identifier aux chorégraphies ou à mon style, mais pas seulement. Mon public d’il y a quatre ans a mûri, il y a des femmes de 40, 50 ans qui sont venues me voir, qui consomment ma musique et qui adorent. Je suis excitée, j’ai hâte de présenter cet album, de refaire de la promo, des nouveaux clips, de reprendre ce tourbillon ».