Shaka Ponk est né entre Paris et Berlin au début des années 2000 d’un concept associant musique, images et activisme. C’est aujourd’hui un groupe à part entière qui s’inscrit dans la lignée d’un rock alternatif pugnace et volontiers bruitiste initié par Rage Against The Machine. Quoique fausser compagnie aux étiquetages soit une autre de ses caractéristiques. Pour Shaka Ponk il ne saurait y avoir en effet de meilleure stratégie pour exprimer ce qui lui tient à coeur que d’utiliser à son profit, quitte à les détourner, les prouesses de la machine, qu’il s’agisse de sons optimisés par l’informatique ou de l’usage de personnages virtuels. Mais Shaka Ponk c’est aussi, et avant tout, une aventure collective. Sans elle, la musique de leur second album Bad Porn Movie Trax, le premier à paraître sur le tout nouveau label rock de Tôt ou Tard, Guess What!, n’aurait pu atteindre une telle cohérence, se rendre aussi percutante, ni s’armer d’un tel charme. De cette aventure, voici l’essentiel…
Fin 2003, deux parisiens, le guitariste CC et le web designer Frah ,rencontrent Stan, un hacker (pirate informatique) californien qui met à leur disposition la plus subversive de ses créations, le singe Goz, qu’il utilise pour infiltrer et détourner les campagnes publicitaires de célèbres marques commerciales. Goz, abréviation de Ghost -le fantôme- s’empare aussitôt de l’imagination des deux frenchies qui vont élaborer autour de ce personnage de palette graphique, hirsute, au faciès sauvagement simiesque, un projet inédit mélangeant conventions rock’n’roll (guitares crades, beats cardio-stimulants) et nouvelles techniques, comme celle du vj-ing qui consiste à mixer sons et images. Goz a pour mission de porter des paroles où, avec le cynisme un peu ricanant qui le caractérise, il dépeint l’absurdité du monde des hommes. Dans leur squat parisien, s’agglomèrent alors une somme d’idées innovantes et des individualités résolues à les mettre en pratique. Shaka Ponk commence à fédérer graphistes, vidéastes, alter penseurs et « filousophes », pour devenir un véritable collectif, utopiste et carrément fêtard. S’y impliquent aussi, à des degrés divers, des musiciens, dont Mathias le bassiste, Steve, qui joue des claviers, pratique le sampling, et Bob, ancien batteur d’un groupe de métal français, Sortilège. Le groupe joue devant un écran circulaire où Goz est le héros de séquences d’animations léchées, insolentes, émettrices de messages plus ou moins subliminaux à travers lesquels transparaissent les inquiétudes et les révoltes de ses membres sur un mode sarcastique. Un accident informatique va cependant perturber le casting initial. Début 2004, Shaka Ponk s’apprête à donner son premier concert au Glazart à Paris lorsqu’un ordinateur les lâche mettant hors service les intrusions du singe Goz. Frah se voit contraint de prendre le micro. Il ne le lâchera plus. Goz ne quitte pas la scène pour autant mais se limite désormais à faire le contre point au chant humain, tout en conservant la vedette des montages vidéos.
A la fin 2004, le noyau dur du groupe (CC, Frah, Bob et Mathias) s’installe à Berlin, ville en pleine ébullition, celle qui correspond le mieux à leur démarche qui est de mélanger les disciplines, graphisme, musique, vidéo, là où Paris leur paraît étouffer du fait d’un certain cloisonnement. C’est dans l’adversité berlinoise que le groupe trouvera sa véritable cohésion et avec elle, une identité sonore et visuelle aujourd’hui totalement affirmée. « On était obligé de tenir le coup se souvient Frah. Quand l’un de nous était sur le point craquer, on se serrait davantage les coudes. On développait l’aspect vidéo, on écrivait des chansons. On avait rien d’autre à faire ». Dans leur isolement, ils peuvent bénéficier du soutien psychologique des membres restés à Paris, notamment de Steve qui leur rend souvent visite. Au bout de quelques mois, le groupe fini par intéresser un man ager qui leur trouve des dates de concerts et met à leur disposition un bunker pour répéter. C’est dans cet espace souterrain qu’ils finalisent les chansons d’un premier album, « Loco con the frenchy talking », qui sort début 2006 sur le label Edel.
Loco con the frenchy talking, premier album de Shaka Ponk
1 – Disto Cake
2 – Lama Laïco
3 – Hell’o
4 – Body Cult
5 – Techno Kills
6 – Fonk Me
7 – Watch’Ha
8 – Dot Coma
9 – My Boom Is Bumping
10 – Da Teen Town
11 – Spit Low
12 – Popa Booya Boosta Can
13 – Spit
14 – Sonic
Dans le sillage de cette sortie, Shaka Ponk se met à multiplier les premières parties, notamment d’artistes issus de la scène hard core dont Skin, ex chanteuse de Skunk Anansie, Mudvayne et Bosshoss. En 2007, à la faveur de l’une de ces tournées, ils reviennent à Paris. Le groupe perd certains de ses membres pour en intégrer de nouveaux. Ion remplace Bob à la batterie. Mathias cède la basse à Mandris, frère de Steve. Se réadapter à Paris leur sera finalement aussi difficile que l’avait été l’arrivée à Berlin, trois ans et demi plus tôt. Au moins ce nouveau dépaysement les stimule et les morceaux d’un second album naissent de ce contre-choc culturel. Ils rapatrient leur matériel de studio et se mettent à travailler les nouveaux titres chantés dans un esperanto de leur invention, mêlant mots anglais et espagnol, et dont les thèmes tournent volontiers autour de l’écologie, mais sans avoir recours à la pédagogie ni aux messages explicites. « On fait gaffe parce que l’écologie est tellement à la mode que le doute s’installe forcément sur la sincérité de qui va en parler. C’est quelque chose de grave et qui nous tient à cœur. Mais on ne souhaite pas que cela passe avant la musique ».
La moindre ambiguïté ne saurait subsister à ce sujet après l’écoute de Bad Porn Movie Trax qui n’est surtout pas l’argument sonore d’une nouvelle hype, mais un véritable album composé de 14 chansons, toutes dotées d’une agressivité qui séduit, faisant parfois le lien entre hard core et french touch, et parfois cherchant à le dynamiter. Shaka Ponk préfère ainsi se faire sa place, plutôt que de briguer celle d’un autre, et jamais ne perd de vue que sa musique descend du bon, du seul, du vrai rock’n’roll aussi sûrement que l’homme descend du singe.
Leur deuxième album « Bad Porn Movie Trax » sort le 25 mai 2009, suivi de deux rééditions comportant quelques modifications: une première la même année, plus la seconde le 1er mars 2010 et qui comportait deux morceaux inédits, Stop The Bot et French Touch (live).
Album | Bad Porn Movie Trax
1 – Twisted Minda
2 – Hombre Que Soy
3 – Prima Scene
4 – Some Guide
5 – How We Kill Stars
6 – Mad O U
7 – Do
8 – Te Gusta Me
9 – French Touch Puta Madre
10 – Gotta Get Me High
11 – Sum Luv
12 – Alak Okan
13 – Make It Mine
14 – Just A Nerd
Aux Victoires de la musique 2010, Shaka Ponk est nominé dans la catégorie révélation scène de l’année mais ne remportent pas la récompense. En revanche, ils deviennent « Album éléctro » de l’année 2010.
Un troisième album »The Geeks & The Jerkin Socks » qui signe le retour du groupe le plus intrépide de la planète rock. Enrichi de la chanteuse Sam, toujours accompagné du singe de synthèse Mister Goz, Shaka Ponk place la barre très haute avec ce nouvel album de rock mutant, en poussant à son paroxysme son exploration de l’Esperanto musical et vidéo. Bertrand Cantat rejoint l’aventure sur le furibard « Palabra Mi Amor », et le rappeur américain Beat Assaillant sur « Ol School Rocka ».
Album | The Geeks & The Jerkin Socks
1 – Let’s Bang
2 – I’m Picky
3 – Brunette Localicious
4 – I’m a Lady
5 – Sex Ball
6 – My Name Is Stain
7 – Shiza Radio
8 – Run Run Run
9 – Dancing Dead
10 – Reset After All
11 – Old School Rocka (feat. Beat Assailant)
12 – Palabra Mi Amor
Shaka Ponk, groupe à la success story phénomène (2 ans de tournée avec plus d’1 million de spectateurs) revient en 2014 avec une tournée et un nouvel album: « The White Pixel Ape ». Le premier single Wanna get free nous prouve encore que le Shaka Sound reste inclassable et creuse un son bouillonnant et jouissif entre punk, électro et rock. Incontournable.
Album | The White Pixel Ape
1 – Lucky G1rl
2 – Wanna Get Free
3 – Monkey On The Wall
4 – Scarify
5 – Black Listed
6 – An Eloquent
7 – W0tz Goin’ON
8 – Story O’ my LF
9 – Gimme Guitarrrrra
10 – Last Alone
11 – Altered Native Soul
12 – Heal Me Kill Me
13 – 6xLove
Le 29 avril 2019 Shaka Ponk sort son cinquième album intitulé « The Black Pixel Ape ».
Album | The Black Pixel Ape
1 – On The Ro’
2 – Come On Cama
3 – The Shell Maid Freak
4 – The Way Out
5 – Lucky Boy
6 – Frag Dog
7 – Mocks The Party
8 – Happy Ape Rodeo
9 – Time Has Come
10 – Kitty Call
11 – Yell
12 – 4xget
13 – Morir Cantando
En juin 2017, Shaka Ponk sort un EP « ApeTizer » contenant 5 titres.
« The Evol », sixième album de Shaka Ponk, sort le 29 avril 2019.
Album | The Evol
1 – Gung Ho
2 – Fear Ya
3 – Faking Love
4 – Bunker
5 – On Fire
6 – Summer Camp
7 – Wrong Side
8 – Wataman
9 – Slam & Slam’Ed (feat. Edouard Baer)
10 – Rusty Fonky
11 – Share a Line
12 – Mysterious Ways
13 – Killing Hallelujah
Shaka Ponk remporte les victoires de la Musique 2018 dans la catégorie « Meilleur album de rock français de l’année ».
Compilation | Apelogies
Le 6 novembre 2020, le groupe phénomène sort un recueil de 3 CD comprenant un featuring avec Cypress Hill sur “Pure 90 (Rapping Queen)”, ainsi que 5 autres titres inédits : “Kids In America”, “Ring, Ring, Ring”, “Fonkey Junky Monkey”, “Singa Pop”, “DO”, et 18 titres en versions remastérisées.
Après 20 ans d’existence, Shaka Ponk fait ses adieux avec une dernière tournée ‘’The Last Fucked up Tour’ en tête d’affiche des festivals et des Zeniths Sold-out ainsi qu’un 8ème et dernier opus. Shaka Ponk ne rend pas les armes pour autant, et en guise d’adieu choisit de rompre le statu quo et de redonner au rock son insolence, sa colère, sa liberté. Une photo de pochette qui en résume l’esprit : radical, sans concession. Un disque pour la première fois majoritairement en Français afin de choisir une expression sans artifice et comprise par le plus grand nombre et dénoncer les dysfonctionnements de notre société actuelle : surconsommation, pollution industrielle, déni politique, extinction des espèces…
Dix chansons qui se rebiffent, choisissent l’électrochoc à l’anesthésie, l’espoir d’une révolution par le rock. Un cri d’amour de la nature et un appel à la résistance : Droit au but.
Album | Shaka Ponk
1 – D’essence
2 – Allegria
3 – Dad’Algorythm
4 – 13 000 heures
5 – J’aime pas les gens
6 – Je m’avance
7 – Il y a
8 – Multiply
9 – Tout le monde danse
10 – Resign
Site Officiel : http://www.tv.shakaponk.com/