Posted on: 31 mai 2020 Posted by: adminim Comments: 0
Patrick Moya

Patrick MOYA, l'artiste qui voulait vivre dans son œuvre

Plasticien, performer et artiste numérique, Patrick Moya pratique un art méditerranéen ludique, baroque, foisonnant et réjouissant. À Nice où il vit et travaille, il est l’un des derniers représentants du mouvement « École de Nice ».

Né en 1955 à Troyes de parents d’origine espagnole, Patrick Moya a fait ses études à la Villa Arson (école de beaux-arts) de Nice avant de poser nu comme modèle pour les écoles de dessin durant dix ans, dans le but de « devenir la créature à la place du créateur » .

Car Patrick Moya a lu McLuhan et s’interroge avec lui sur les changements apportés à l’histoire de l’art par les nouveaux médias : « avec les médias d’ubiquité, comme le direct à la télévision, le créateur n’a plus le temps de raconter l’histoire de l’art ; il doit, pour exister, devenir créature ».

Après ce long épisode où il joue le rôle de Narcisse se mirant dans le regard des autres, Patrick Moya commence véritablement son œuvre en travaillant sur les lettres de son nom, MOYA, assimilant l’œuvre à sa signature durant sa période Néo-lettriste, avant de s’inventer (en 1996) un alter ego, son petit « moya », autoportrait caricatural inspiré de Pinocchio qui lui permet dès lors d’exister dans son œuvre.

Patrick Moya
Patrick Moya

En 1998, il entre à la galerie Ferrero, connue pour défendre « l’Ecole de Nice » (César, Arman, Ben…), un mouvement artistique auquel Moya participera depuis lors. Son œuvre devient prolifique, un univers personnel se dessine peu à peu, un bestiaire presque humain, réjouissant de drôlerie et de poésie, qui se tient debout en regardant le spectateur : en 1999, apparaît « Dolly », une brebis malicieuse conçue comme l’identité visuelle des soirées techno Dolly Party et qui deviendra un des personnages principaux de son « Moya Land ».

Patrick Moya
Patrick Moya

Dolly Party – Moya Land

En juin 2007, Patrick Moya termine, après quatre ans de travail, la fresque murale d’une chapelle qui porte désormais son nom à Clans (petit village du haut pays niçois), et fait désormais partie du circuit des chapelles d’artistes.

Patrick Moya
Patrick Moya

Clin d’oeil artistique au Peintre néerlandais Johannes Vermeer

Adepte depuis les années 2000 de la « live painting », Moya bat son record en 2013, lors une foire d’art italienne, avec une peinture, faite en deux jours, de 27 mètres de long !

Patrick Moya

Patrick Moya en train de peindre sur des toiles aux dimensions impressionnantes

Devenu également un artiste numérique depuis ses premiers travaux sur ordinateur au milieu des années 80, il possède aujourd’hui un nouveau « Moya Land » virtuel dans le web 3D de Second Life (SL), sorte de « serious game » qui est l’aboutissement d’une démarche invasive devenue immersive.

Patrick Moya
Patrick Moya

Moya Land

En 2009, Patrick Moya participa à la « Renaissance virtuelle » : C’était le titre de la première grande exposition des artistes de SL, qui eut lieu dans le musée d’anthropologie de la ville de la Renaissance italienne, Florence, où une salle entière était consacrée à la « Civilisation Moya ».

En 2011, une nouvelle « Civilisation Moya » voyait le jour sur les murs du centre d’art La Malmaison de Cannes : une fresque-installation de 90 mètres de long par 4 mètres de haut qui racontait son parcours artistique. Cette exposition, reproduite à l’identique dans Second Life, permettait au visiteur de rencontrer l’avatar de l’artiste et de parcourir en sa compagnie son univers virtuel.

Ses oeuvres entrent peu à peu dans des collections publiques : outre deux toiles sur le thème du cirque qui appartiennent désormais à la famille princière de Monaco, c’est la ville de Cap d’Ail qui possède deux sculptures dans son Jardin des terrasses (2008), le village de Coaraze un cadran solaire sur les murs de l’école (2008), la ville de Cannes un Grand Moya bleu (2011), la Ville de St Raphaël une toile de quatre mètres sur le thème du Moya Circus, la ville de Beaulieu une grande toile réalisée en public (2014), la ville de St Etienne de Tinée un toile sur le thème de la Transhumance (2015).

Patrick Moya
Patrick Moya

La ville de Nice qui lui commande une stèle funéraire pour les Tout petits (2015) … Sans oublier le MAMAC de Nice (deux sculptures et une toile depuis 1996), et le musée de Kaohsiung, à TaiWan, une monumentale sculpture en acier pour son parc de sculpture (1991). On trouve également plusieurs sculptures de Moya dans l’espace public à Metz (Bd De Trêves) et une grande toile dans un hôpital (Pasteur 2 à Nice).

Patrick Moya

Radium Art Center en Corée

Aujourd’hui, grâce à son travail en arborescence, Patrick Moya est à la fois classique et baroque, abstrait et figuratif, réel et virtuel, narcisse et généreux, amoureux des spectacles populaires comme le cirque ou le carnaval aussi bien que l’objet d’un catalogue raisonné très sérieux retraçant 40 ans de création (4200 œuvres répertoriées, 2011).

Tout en poursuivant son aventure artistique dans des galeries en Corée (Busan), aux USA (Cape Cod), en Italie (Caserta, Parma), au Luxembourg et bien sûr partout en France (Nice, Marseille, Metz, Fontainebleau …), avec des « live paintings » dans des foires d’art en Italie (Padoue, Gênes, Rimini) ou en Allemagne (Cologne), avec des performances-installations à Cerveira (Portugal), Utrecht (Pays Bas), Malte ou Modica (Sicile) … Aussi bien que dans son Moya Land virtuel et pourtant bien réel.

En mai 2015, une nouvelle biographie réactualisée de l’artiste, « Le cas Moya » (éditions Baie des Anges) permet de mesurer la cohérence de son travail, en en suivant les différentes étapes : Moya écrit son nom (1979/1989) – Moya marque de son nom des images anonymes (1990 /1996) – Moya apparait seul dans son oeuvre (1996 /1999) sous forme de personnage de bd inspiré de Pinocchio – Moya crée son monde en 2D (1999 /2007) – Moya Maitre du monde en 3D (2007/2015).

Où l’on voit comment Moya a réalisé son rêve d’adolescent : devenir Tintin et non Hergé, La Joconde et non pas Leonard de Vinci … Devenir une Créature (par le biais de son avatar) pour vivre à l’intérieur de l’Oeuvre.

Patrick Moya

Inscription « MOYA » sur la façade d’un édifice Niçois (Cours Saleya).

Patrick Moya

L’art de Moya s’est virtualisé, comme l’a prouvé son livre de réflexion « L’art dans le nuage » (2012), tandis que le Moya Land virtuel est devenu réel par le biais d’oeuvres mixtes mêlant avatars fait de pixels, images 3D, peinture, photos de tableaux et reproduction en peinture de produits dérivés … Ou encore de personnages virtuels imprimés en 3D !

Site Officiel de Patrick Moya :
http://www.moyapatrick.com/

Moya Land :
http://seriousgameart.blogspot.fr/