Posted on: 29 mai 2020 Posted by: adminim Comments: 0
Jean Claude Leprou

Jean Claude Leprou est né en 1944 à Moulins-la-marche.
D’une formation de staffeur plâtrier- ornementaliste, il réalise des décorations murales géométriques.

En 1975, Jean Claude Leprou ajoute une corde à son arc et se mets à la sculpture du bois. Il sculpte principalement des bas-reliefs aux formes géométriques. Ce n’est qu’en 1983 qu’il commence à sculpter des oeuvres figuratives sur bois.

A partir de 1986, Jean Claude Leprou compose des œuvres très spatiales en bois et métal.

Depuis 1987, il réalise des collages sur papier, sculptures murales en acier, collages bois en relief; sculptures polychromes et sculptures en métal poli de grande dimension, sculptures installation, peintures sur papier, toile, carton et bois, réalisations de sculptures monumentales. Jean Claude Leprou est un artiste délibérément abstrait.

Jean Claude Leprou
Jean Claude Leprou
Jean Claude Leprou artiste peintre sculpteur

« Jean Claude Leprou s’exprime par la sculpture et par la peinture, deux formes différentes où il explore ses émotions les plus différentes et peut être, les plus opposées.

Ses géométries élancées nous rappellent l’époque de « l’invention » de l’abstraction géométrique, quand les artistes développaient les jeux les plus audacieux avec l’espace. C’est eux qui ont ouvert la voie à leurs successeurs dans le domaine de l’esprit et dans cette quête sensible de la recherche de soi.

Jean Claude Leprou lui aussi traite du plaisir que l’on éprouve face à la réalité de la géométrie architecturale. Le construit en sculpture s’oppose à la nature à l’organique et à une figuration mimétique du monde.

L’esprit strict, l’organisation mathématique et l’espace calculé procurent une émotion presque précise, une sensation rassurante et optimiste de la vie.

Dans presque toutes les sculptures de Jean Claude Leprou intervient une autre donnée, invisible cependant, mais qui semble être là, née justement de l’agencement de ses géométries. C’est le son.

Par exemple : par le choix du métal poli et blanc, les cinq barres assez fines comme la portée d’une partition musicale, visuellement, la sculpture sonne. On peut aussi comparer cette oeuvre à une lyre sophistiquée qu’épouse un orgue avec ses tubes fermés et ouverts qui répondent à sa charpente légèrement inclinée. La musique est la partie invisible de cette œuvre.

Les sculptures de Jean Claude Leprou associent la rigueur de la géométrie à un esprit baroque : la forme régulière alterne avec la forme irrégulière, la ligne droite, avec la forme elliptique.

Comme dans cette autre pièce où le sculpteur privilégie l’aspect rouillé du métal, où la ligne ondulée de contours délimite l’espace à l’image d’une paroi de pirogue.

À l’intérieur, le sculpteur introduit à nouveau ses accumulations, pièces tubulaires, comme les violons d’Arman.

Dans son travail, ces jeux dialectique de l’ordre et du désordre sont récurrents…

Quant à son panneau rectangulaire en bois où l’esprit géométrique, rationnel de la pièce rencontre l’organique, l’aspect brut noduleux du matériau, l’effet est un peu trop explicitement, trop didactiquement perçu. Nous lui préférons ses sculptures architecturales, plus subtilement ajustées.

À l’opposé de sa sculpture, sa peinture est démonstrative et lyrique. L’artiste use de la force et du langage de la couleur, en explorant à travers elle les autres domaines de l’émotion. L’artiste a peint une toile où l’on plonge dans une ambiance atmosphérique. Il y a du bleu du blanc, du vert, du jaune se répondant et créant des transparences. Les couleurs y sont suffisamment bien distribuées pour que rien ne vienne déranger la sensation de douceur qu’elles procurent.

Quand l’émotion devient passion et colère comme dans sa toile sur fond rouge et noir, les tracés sont brossés nerveusement, l’espace intérieur semble remuer depuis des profondeurs, une mêlée des contraires.

En effet, comme l’écrit Michel Seuphor, « l’art abstrait n’est nullement la voie de la facilité mais celle de la création pure, je dirais, en donnant au mot son sens étymologique, de l’invention de soi ».

Ileana Cornea, février 2007

Jean Claude Leprou
Jean Claude Leprou
Jean Claude Leprou
Jean Claude Leprou Sculpture
Jean Claude Leprou
Jean Claude Leprou Sculpture

« Jean-Claude Leprou installe ses « lignes de force » spatiales et aériennes, peintre ou « colleur », sculpteur sur bois ou de métal, « petit format » ou monumental, figuratif ou abstrait, polychrome ou monocolore, Jean Claude Leprou possède une palette de talents d’exception. Avec une constante. L’extraordinaire ligne de force qui se dégage de chaque œuvre. Cet artiste hors normes qu’il faut bien classer d’entrée parmi les…inclassables. Le premier constat que l’on fait, lorsqu’on regarde les peintures et les sculptures de Jean Claude Leprou, c’est la grande géométrie qui s’en dégage. Elle apparaît notamment dans ses sculptures bois les plus anciennes. Elle est omniprésente dans ses sculptures métal de petit format. Elle se gomme un peu dans ses peintures récentes mais reste très vive.
Pour les spécialistes, tous ces cercles et carrés, ces lignes droites, parallèles ou perpendiculaires à l’esthétique simple, laissent penser, l’espace d’un …instant, que l’on est face à un tenant de l’art géométrique néo-plasticiste cher à Mondrian. Et ce désir de destruction du figuratif premier au profit de formes « pures » dans une reconstruction sans cesse renouvelée de la réalité, laisse croire que Jean Claude Leprou est un adepte du constructivisme prôné par Tatline. On s’attend donc à trouver face à soi un artiste à la rondeur « carrée » et au rationalisme bien ancré. Il n’en est rien. En fait, Jean Claude Leprou, dans sa tête comme dans sont art, est tout sauf « rangé ». C’est un instinctif pur, un « artiste-poête » qui aborde ses peintures sans dessin préalable et tout juste un croquis sur le bout d’un bout de papier pour ses sculptures. Sa peinture ne se limite donc pas, sa sculpture ne se contrôle pas. Si on n’avait pas peur que ce soit mal interprété, on dirait que Jean Claude Leprou n’est pas un artiste qui évolue. Parce qu’évoluer implique une certaine continuité. Or Leprou innove et renouvelle son art constamment. Tant dans sa manière de passer, avec une aisance aussi surprenante que magnifique, de la peinture à la sculpture, du petit format de quelques kilos au monumental de plusieurs tonnes, que dans sa façon d’aborder une œuvre. En peinture, Leprou joue des couleurs avec une étonnante facilité. Des couleurs qu’il pose et superpose d’instinct. Des couleurs toujours complémentaires, qu’il ne laisse jamais en paix. Avant qu’elles ne sèchent, il les gratte, les frotte, les supprime, au gré de ses idées, en fonction aussi de la matière. Et finalement c’est l’œuvre qui lui dit quand s’arrêter. Elle dégage alors d’étonnantes lignes de forces, comme toutes ses sculptures en possèdent, qu’elles soient en bois directement travaillé ou faites de pièces de métal assemblées. Alors l’œuvre de Leprou devient spatiale et aérienne, sidéral et…sidérante, car elle s’assimile à un fantastique courant tellurique qui remonterait le visiteur vers la vibration originelle. Si l’on accepte que l’artiste est sur la même « longueur d’onde » que Théo Van Doesburg, l’un des maître de l’art géométrique, quand il affirmait « l’art tel que nous le comprenons n’est ni prolétarien, ni bourgeois. Il n’est pas non plus déterminé par les circonstances sociales, il développe au contraire des forces qui conditionnent à leur tour l’ensemble de la culture ». non,décidément non, l’art de Jean Claude Leprou n’a rien de rationnel. Et c’est tant mieux ».

Philippe Leglise

Jean Claude Leprou Sculpture
Jean Claude Leprou Sculpture
Jean Claude Leprou Sculpture

« Jean claude Leprou : un sculpteur dont le rigorisme verticalo-géométrique atteint les vertus d’une poésie de lignes.
Et de volumes dont les contrastes s’abstraient en des formes
Qui recherchent la discrétion dans une vigueur contenue.
Qu’importe le matériau employé : qu’il soit de bois,de métal,et
Qu il s’aventure dans l’essai réussi de la laque, l’œuvre présente
Le visage épanoui d’une intègre unité sans faille.
J’aime l’œuvre de cet artiste dont le talent à la fois créatif et créateur va bien au-delà de sa trop grande modestie à l’écart des publicités tapageuses ».

André Verdet