Posted on: 24 mai 2020 Posted by: adminim Comments: 0
Burnout

Risques psychosociaux (RPS), stress, burnout… les cas sont variés et de plus en plus nombreux mais difficile d’y voir clair dans ces terminologies.

Le burnout, décrié comme le mal professionnel de notre siècle, se traduit par un état d’épuisement professionnel (à la fois émotionnel, physique et psychique) ressenti face à des situations de travail « émotionnellement » exigeantes.

Le terme anglais « burnout » qui signifie littéralement « brûler de l’intérieur, se consumer » est apparu en 1974 pour décrire l’épuisement au travail de professionnels dans le secteur de la santé.

Son emploi s’est démocratisé au début des années 80 quand Herbert Freudenberger, psyhiatre américain a conceptualisé le terme. Il publie un ouvrage en 1980 entièrement consacré au Burnout (« Burnout: The High Cost of High Achievement »), qui deviendra une référence sur le sujet.

Christina Maslach et Michael Leiter, psychologues américains, définissent le burnout comme « l’écartèlement entre ce que les gens sont et ce qu’ils doivent faire. Il représente une érosion des valeurs, de la dignité, de l’esprit et de la volonté – une érosion de l’âme humaine. C’est une souffrance qui se renforce progressivement et continûment, aspirant le sujet dans une spirale descendante dont il est difficile de s’extraire… Qu’arrive-t-il lorsque le burnout vous gagne ? En fait, trois événements surviennent : vous vous sentez chroniquement épuisé ; vous devenez cynique et vous détachez de votre travail ; et vous vous sentez de plus en plus inefficace dans votre job ».

Burnout : La spirale descendante

Phénomène complexe, le burnout est un processus de dégradation qui comporte trois dimensions importantes.

L’épuisement émotionnel

Fatigue intense. Les temps de repos habituels ne suffisent plus à soulager la fatigue qui devient alors chronique.

Le cynisme vis-à-vis du travail

L’individu devient négatif, dur, détaché de son travail et des personnes. Progressivement il se désengage de son travail et de la structure dans laquelle il évolue. Cette mise à distance est un mécanisme d’auto préservation face aux trop hautes exigences imposées.

La diminution de l’accomplissement personnel au travail

Dévalorisation de soi même. Sentiment de ne pas pouvoir tout faire, d’être inefficace et / ou pas à la hauteur du poste.
Le burnout doit est pris au sérieux parce qu’il peut avoir de graves conséquences.

Comment détecter un burnout ?

Bien souvent le burnout commence avec un surcroît d’activité imposée.
Réduction d’effectif, absentéisme ou gain d’efficacité… tous les prétextes sont bons ! En de pareilles circonstances les patrons ont tendance à surcharger les salariés les plus performants de l’entreprise et restent sourds face aux protestations.

Les gens ayant le plus de conscience professionnelle, le plus de compétences dans l’entreprise sont les plus menacés par le burnout.
En effet ils ont un sens de l’engagement professionnel fort parce que c’est dans le cadre du travail qu’ils se sentent utiles et qu’ils s’accomplissent. Ce sont des « proies » faciles. Le phénomène touche toutes les classes socioprofessionnelles et concerne environ 7 % des salariés.
Le trait de caractère de chaque personne influe sur la manière dont les choses sont vécues et gérées. Le burnout peut se déclencher pour une personne et pas pour l’autre alors qu’elles sont exposées au même stress.

De bonne constitution, vous êtes prêt à vous investir davantage pour le « bien » de votre entreprise, et vous en faites même un devoir moral ? Vous avez l’impression de sauver votre propre emploi et de faire les choses pour vous-même au final ? Sachez que l’effort sur du long terme provoque des troubles importants sur l’humeur et la santé, pouvant vous conduire, à cause de l’impression d’une incapacité à trouver des solutions, dans les cas les plus graves, au suicide ! Vous devez impérativement prendre en compte vos propres limites.

La pression d’un licenciement peut vous faire accepter d’être multitâches et de vous impliquer davantage. Il faut savoir que plus la charge de travail s’amplifie et moins les conditions de réalisation du travail sont satisfaisantes.

Le travail de plusieurs personnes est fait par une seule alors pourquoi embaucher ? La situation qui devait être temporaire s’éternise. Les taches supplémentaires deviennent « acquises » pour le patron comme étant « normales », sauf que vous êtes en surrégime, prêt à exploser…

Prendre conscience du Burnout pour en sortir au plus vite

Sur-sollicités, le stress, la fatigue et la nervosité s’installent.

Vous travaillez davantage, quitte à sauter des pauses déjeuners ou à emmener du travail à la maison.

En dépit d’une grande fatigue, vous éprouvez des difficultés à trouver le sommeil, ce qui altère votre capacité de concentration. Le sommeil n’est plus réparateur, vous vous levez en étant déjà fatigué. C’est le signe qu’il faut lever le pied d’urgence !!!

Les erreurs s’accumulent. L’estime de soi diminue et vous doutez de vos propres compétences. Vous devenez facilement irritable et cela commence à nuire à vos relations avec les autres (travail et vie privée). Le travail monopolise votre esprit, vous n’arrivez plus à vous détendre.

Vous faites constamment des listes des choses à faire mais vous ne vous en sortez pas, et pour cause, c’est beaucoup trop ! Le rythme que vous vous imposez est dément ! Arrêtez de subir les injustices, ouvrez vous au dialogue, apprenez à dire « non ! ».

Mal de dos, de tête, de gorge, d’estomac… votre organisme vous alerte.
La déprime et l’épuisement physique et moral se font sentir… Le burnout est là !

Le burnout est dû à tout ce stress intense et répété. Bien souvent on ne s’en rend pas compte de suite, parce qu’on pense avoir les épaules assez larges pour assumer plus, et on le fait, alors que les signaux d’alerte sont déjà là depuis longtemps mais on refuse de les entendre !!! Jusqu’au jour où l’on perd le contrôle…. on crie, on pleure, on s’effondre…
Non seulement vos efforts ne seront pas reconnus, mais en plus on vous montrera du doigt pour avoir craqué sans avoir évoqué tout cela auparavant. On vous prendra pour un fou / une folle ! Et on vous dira que personne ne vous a forcé à quoi que ce soit, que c’est VOUS qui avez fait tout ça… alors qu’en réalité il y avait une pression morale et professionnelle forte.

Le dialogue est nécessaire, tout comme faire valoir vos droits ! Non le monde entier ne repose pas sur vous ! Ouvrez les yeux, les autres se sont dédouanés de cette pression, les autres prennent leurs pauses, profitent de leurs temps libre, alors au fond pourquoi pas vous ?

Si votre refus de faire quelque chose n’est pas entendu, persistez sur votre position et ne le faites pas ! Non seulement vous êtes dans votre droit, mais en plus vous serez plus en accord avec vous même. C’est extrêmement important de se respecter et de savoir quelles sont nos propres limites. Cela ne fait pas de vous une personne « mauvaise », ou « non solidaire ». On ne peut pas aider au détriment de notre propre santé, au détriment de notre vie sociale et personnelle, au détriment de nos valeurs, prenez en conscience !

Un arrêt maladie est souvent nécessaire et préconisé pour se reposer intensément et reprendre confiance en soi.

A l’impossible nul n’est tenu !
Ce n’est pas échouer que de ne pas pouvoir faire ce qu’il est impossible de faire !